dimanche 29 janvier 2012

La fin du monde?

26 janvier 2012

on va à Little Harbour, au bout des Abacos. Surtout parceque Randolph Jonhston y a vécu. Il est de Toronto, et a quitté la socièté de consommation qu'il qualifiait de ''mégamachine tuant toute expression artistique individuelle'' Il disait aussi que ''La mégamachine'' ne cherchait qu'a mouler les gens en de bons travailleurs dociles et sans initiative. C'était en 1928.Bon ben en chemin on trouve le temps de trouver l'eau ben ben turquoise, pas que ca nous gène, bien au contraire, c'est la couleur des Bahamas, alors c'est comme ca. En fait on trouve que l'eau est pas belle quand on voit pas le fond à 20 pieds.....On devient difficile!?!
Je pogne un Turbot, juste devant un inlet en face de l'atlantique, ben content!!
Mais on dîne quand-même à la salade grecque, ca fait plus de deux mois qu'on a pas mangé de fromage feta! Merci Marsh Harbour!

Et on arrive enfin à Little Harbour, on va s'ancrer à coté de ce superbe (plan colvin) en acier, pareil que celui qu'on a déjà vu à Manjack, mais vraiment mieux fait, vraiment mieux fini...
Le travail est presque parfait, tous les détails sont bien exécutés et la finition est superbe, j'aimerais bien voir l'intérieur...
Ici, on est rendu au point le plus au sud qu'on va aller dans ce trip.
En face c'est l'Afrique, et c'est cool de rester là, assis sur la dune à se le dire, On est arrivé jusqu'ici avec Charlotte! Presque 2100 miles nautique soit 3889,2 KM. 5mois de navigation, j'ai aussi fait ce blog parce que comme ca je pourrai tout revivre quand je serai de retour au Canada, quand j'aurai envie de repartir... Pis au point le plus au sud qu'on touche, c'est là où un sculpteur-anarchiste s'est établi parcequ'il en pouvait plus.... c'est intéressant de penser qu'avant la télévision, le cellulaire, l'internet, le satellite, les heures de pointe...quelqu'un quelque part trouvait déjà que tout allait trop vite? Personnellement j'ai jamais trouvé que la vie allait trop vite, sauf peut-être maintenant que j'entrevois qu'il va bien falloir repointer l'étrave au nord un jour ou l'autre. En fait non, on est pas obligé de repointer l'étrave au nord. J'ai rencontré assez de liveaboards pour savoir qu'on pourrait rester si on le voulait.
On veut pas rester et juste survivre.
On veut être libre du travail et faire nos horaires, nos plans à nous!
Alors on veut repointer l'étrave au nord, grosse différence!

Chose certaine, je ne suis plus le même qu'avant de partir. Est-ce que c'est parce qu'on a fermé la télévision? Parcequ'on n'a plus écouté les mauvaises nouvelles? En larguant les amarres à Portneuf y'a 5mois je me disais déjà qu'un des aspects très importants de ce voyage était de gèrer le retour, dans ma tête, et c'est ce que je fais depuis peu. Oui on va revenir au Québec, ce n'est pas la fin du monde..Mais ce voyage ne sera pas le dernier ni le plus long. On a des nouveaux plans de match. Tiens, le terrain me fait penser à Cuba. Bill, mon ami Bill de Manjack m'a dit que lui il avait décidé qu'il n'était pas obligé de ''run away from something, but I could run to something instead.''
C'est ce que Randolph Johnston a fait. Il a tout bazardé et s'est embarqué lui sa femme et ses trois enfants pour trouver un coin perdu Où il pourrait sculpter, où elle pourrait faire ses céramiques en paix. En arrivant dans la baie j'ai sorti son livre, édition de 1974 publié à Marsh Harbour.
Le titre: Artist on his island
A study in self-reliance. 
Bill et Leslie l'ont connu, ainsi que Nivel et Annie, Lulu et Juju bref, toute la faune de Manjack ont connu Randolph, qui est décédé en 1992. Il y a encore ses enfants qui tienent le fort, et surtout la fonderie.

Les visites sont sur rendez-vous, et payantes mais on a eu le grand tour gratis. Donné par son petit fils...la fonderie est d'antan, et aussi les outils, mon enclume est plus grosse que la sienne mais ils ont des masques de soudeur plus cool que le mien, alors on est quittes...non sans blagues c'est vraiment hot! Leurs clients sont des riches nobodys, des riches somebodys, le Vatican, des pays, des chefs d'états, des dicateurs, y'avait un bronze dans le bureau qui a été coulé à 8exemplaires, il reste que le no 8 à vendre, pour 120 000 $. 
En repartant, je voulais rencontrer ses enfants, maintenant passé la soixantaine, mais ils étaient pas là...son petit-fils m'a donné ma propre copie du livre de son grand-père, et l'a autographié. ''Now you will have your own copy.''
Quand ils sont arrivé, y' avait pas de routes, pas de rien. Les Johnston sont venu en bateau et ont tout fait eux-mêmes, défricher, planter un potager, etc etc. Pour vivre il leur fallait aussi trouver un moyen de gagner du cash (même si il avait quitté la ville moderne il faisait quand-même partie de la civilisation, veut-veut pas). Alors ils ont fait un peu de charter avec leur bateau, et pour se faire, la famille a du quitter le navire pour laisser la place aux passager payants..C'est dans une grotte qu'ils ont élu domicile, d'ailleur ils y ont vécu jusqu'a ce que leur maison soit complètée. On y est allé faire un tour 60ans plus tard...

C'est grand, et ca pue pas...y'a des chauves souris..
La plage est en face et je crois même qu'en été ca devait être frais!


Pas de graffitis, pas de poubelles ni de vieux pneus, c'est cool ca..
On a une vue d'un super bateau direct en sortant, le plus petit de la baie.
Demain on va aller explorer des ''Blue Holes'' !!
Bye!

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