samedi 2 juin 2012

Sans déviation de la norme, l'évolution n'est pas possible

30 mai.
On aura fait la baie de chesapeake en quatre étapes. C'est rapide si on se dit que cette baie fait 300 km de long, 50 de large à son point le plus large, et que longer ses côtes, c'est 18 804 km en tout...
Deltaville-Solomons Island-Annapolis-Chesapeake City.
Y'en a pour une vie d'exploration juste ici, 4 stops, ca paraît qu'on est sur le retour. Et c'est une bonne chose d'être lent. Parce que ca nous donne le temps de faire un bilan, un ''debriefing''. Les autres (comme on les appelle) c'est les autres bateaux du Québec qui ont fait à peu près le même voyage, sont tous en avance sur nous. On en connaît certains depuis longtemps et on en a rencontré d'autres y'a pas longtemps. 
Quand on descendait au sud, on était dans le peloton de tête, on est arrivé premier ou presque aux Bahamas, et on est parti derniers ou presque...Y'en a beaucoup qui sont déjà arrivé.

On arrive à Chesapeake City, il est tard.
Je disais donc?
Ah ouais, on est tous différents maintenant que c'est fait, maintenant qu'on a rompu avec la routine, avec (je cite Alexandre Jardin): ''Le rôle asphyxiant que l'on croît devoir subir en socièté.''
Ca s'est passé trop vite tout ca. Le voyage est pas fini il reste encore près de mille milles à naviguer, mais le voyage est fini, parce qu'on découvre plus vraiment. Leslie m'avait dit que à l'instant où tu retourne, c'est fini....t'es plus en vacances et maintenant je comprend ce qu'elle disait.
Allez pas vous mettre à pleurer, on a encore du fun tous les jours! mais c'est vrai....on ''débrief''.

31 mai.
Rencontre dans le canal qui mène de la Chesapeake à la baie du Delaware.
Allez voir sur la carte, y'a un mince canal au nord.
Le Delaware, on le clenche dans la journée. On s'est même pas arrêté à Cape May.
On est vraiment sur le retour. Je disait quoi, donc?
Ah oui, les autres....On lis leur blogs évidement! Y'en a qui ont laissé leur bateaux au sec et aux states, ca doit être bizzare de remonter sans son bateau, mais ils seront plus près, plus prêt aussi quand y voudrons repartir. On revient, mais on revient avec quoi? Le dénominateur commun que je preçoit, c'est que ''la gang'' veut plus se laisser prendre par la surconsommation, je pense aussi que l'amitié a retrouvé sa valeur.
Bruno Blanchet (auteur de La frousse autour du monde et excellent bloggeur) a cité une amie qui est revenue de plusieurs ans de voyage, elle est revenue à Montréal pleine de résolutions pis 3minutes après qu'elle est entrée dans son appart, elle s'est assise dans son divan et a allumé la TV. Elle disait que c'était comme si elle n'était jamais partie.... 

1er juin.
On pourra pas traverser à New-York avant vendredi.
30 noeuds et plus de vent, on l'fait pas le petit passage dans l'Atlantique...aussi ben prendre ca cool. 
On s'échoue deux fois, on déchoue aussi deux fois.

On va aller mouiller dans la cour arrière d'Atlantic City, on voit l'envers du décor, si on peut dire.
Où j'en étais moi là?
Ah oui, Les autres, le retour, tout ca..
On est plus pareil, sur le blog de Pète pis répète, il dit que maintenant qu'il est de retour à Lévis, il trouve son plan d'eau petit, une pataugoire! C'est vrai que nos preceptions changent. Quand on descendait on se trouvait loin d'la maison une fois rendu à New-York, mais là on s'dit qu'on sera pratiquement rendu chez nous! Je me souviens de traverser le Gulf Stream la première fois, j'en ai pas dormi de la nuit....au retour on l'a fait comme de rien! Avant j'avais besoin de 4 fois la place que j'ai besoin maintenant quand je m'ancre quelque part. Et maintenant ca me dérange plus qu'un gros cargo nous croise dans un chenal restreint... Le voyage forme pas juste la jeunesse, attendez pas plus qu'il faut.
Ca doit être récent de pouvoir se dire: ''Je ferai ceci ou cela à ma retraite''.
En fait ca doit dater des retraites, avant quand y'avait pas de retraites on pensait surement pas comme ca. 

On pense qu'on va faire du train, pour passer le temps en attendant que les vents se calment.

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